samedi 24 avril 2010

La Belgique tintiniste - Léopold Deux (video game)

Didier de Lannoy
La Belgique tintiniste

1998-2005
Extraits - En vrac


Léopold Deux (video game)*



Godefroi de Bouillon (croisé), Louis IX (roi), Jules César et Napoléon Bonaparte (envahisseurs), Adolf Hitler et Hernan Cortes (liquidateurs), Jean-Marie Habig et Albert Schweitzer (docteurs en médecine), Jean Schramme (planteur), Thomas Edward Lawrence, dit Lawrence d’Arabie (agent des services secrets), Baden-Powell (chef de troupe), James Cook (captain), Pierre Ryckmans (résident), Ferdinand, vicomte de Lesseps (diplomate), Diego Caô (amiral), Thierry Sabine (manageur), Indiana Jones (personnage), Bob Denard (bretteur), Milou (chien), Thor Heyerdhal (batelier), Jozef De Veuster (père), Lyautey (maréchal), Tarzan (baronet), Lavigerie (cardinal), William Frederick Cody alias “Buffalo Bill” (éradicateur), Henry Morton Stanley et Tintin (grands reporters), Ignace de Loyola (missionnaire), Karol Wojtyla (apôtre), Edmond Thieffry (aviateur), Simon Bolivar (général) et Ian Smith (fermier), Teresa (mère) et :


Léopold 2.1, enfilant des gants de chirurgien, faisant le signe de la croix, rabattant la visière de son casque virtuel, saluant son public, défiant ses adversaires, agrippant les commandes de son engin, s'immergeant totalement dans l'action,
répondant à l’appel de l’aventure, découvrant l'embouchure du fleuve Congo, engageant des soldats, des guides et des porteurs, installant des postes et fondant des stations, remontant le Lubudi, la Lufira, la Lofoi, la Luvua-Luapala, la Lukuga, l'Elila, l'Ulindi, la Lowa, la Lindi, la Lomami, l'Aruwimi, l'Itimbiri, la Mongala, la Lulonga, le Ruki, l'Ubangi et le Kasaï, faisant alliance avec Ngongo Lutete et le fusillant, allumant des feux de brousse dans la savane du Sankuru, ouvrant des sentiers à la machette, passant une rivière à gué, arrivant au pied d'une chute, pénétrant les régions minières du Katanga, abattant M'Siri à coups de révolver, attaquant Nyangwe, se plaignant de migraines et d'insomnie, lançant des moustiques et des abeilles à l'assaut des camps adverses, ordonnant des expéditions punitives, réprimant des révoltes, effectuant des rafles, investissant de nouveaux chefs, imposant des traités, s'emparant des terres ancestrales, ouvrant de nouveaux territoires au commerce et à l'industrie, installant des comptoirs et des colons, baptisant, bénissant, sermonnant, vaccinant, enrôlant, recrutant, déplaçant, déportant dans les camps de travailleurs des plantations (café, coton, hévéa, thé, canne à sucre, palmistes, copal), des missions (Scheutistes, Jésuites, Pères Blancs) et des sociétés minières (cuivre, or, diamant cobalt, étain, cassitérite, minerai de zinc), prohibant les danses lascives, boutant le feu au balai des guérisseuses accusées de commercer avec le Diable, obligeant les bossus à confesser leurs péchés, surmontant de multiples épreuves, sautant d'arbre en arbre, dénonçant les horreurs de la traite, coupant les mains des réfractaires, chicotant les cadavres, protégeant les poissons aveugles des grottes de Thijsville et les singes anthropoïdes et frugivores des montagnes du Kivu, éduquant par le travail et le catéchisme obligatoires, collectionnant les insectes et les papillons, hésitant à faire partager à une compagne européenne les rigueurs du climat tropical, se risquant à embaucher une ménagère, offrant une prime pour tout renseignement amenant la découverte d'une proie intéressante, ordonnant à ses pisteurs de grimper sur une termitière, buvant une dernière gorgée de whisky pour se donner du courage, tirant les gibiers les plus recherchés, rechargeant son arme, s'essuyant le front, se martelant la poitrine, construisant le Cinquantenaire et le Musée de Tervuren, donnant son nom à une gare de chemin de fer, souffrant d'un cancer de la prostate en phase terminale, attaquant le soleil avec un lance-pierres, calmant ses douleurs en fumant du bangui, abandonnant ses bâtards, cédant le Congo à la Belgique



Léopold 2.2 mesurant les crânes et les mentons, le pénis des jeunes gens et le clitoris des jeunes filles, disséquant les coutumes, traquant les métissages et les malformations congénitales, ligaturant, lobotomisant, vasectomisant, émasculant, taylorisant, rendant compétitif, délivrant des cartes de visite prophylactique, ne disant bonjour à personne, fouillant les malles métalliques à la recherche d'un smoking et d'une bouteille de whisky, passant la nuit à la mission catholique de Dinga ou à la mission protestante de Boko, jetant quelques feuilles de citronnelle dans un feu ouvert pour chasser les moustiques, portant le capitula et la chemise canadienne à quatre poches, coiffant le casque colonial de 10 à 17 heures, dévalant les pentes escarpées de la montagne, contrôlant ses glissades, sautant au fond d'un puits, rebondissant, propageant la culture du coton, augmentant les surfaces à exploiter et à baptiser, imposant des travaux obligatoires à tous les Hommes Adultes Valides, diminuant les taux de morbidité et de mortalité de la main d'oeuvre pour réduire le coût des recrutements forcés, n'oubliant pas de se laver les mains après avoir eu des contacts avec les autochtones, blindant son capital, musclant ses investissements, assainissant ses plantations avec le brouillard insecticide Tifa, récupérant son épée magique, s'enduisant le corps d'huile de karité pour se protéger des balles ennemies, transformant les microbes en virus, grignotant des arachides grillées à l'heure de l'apéritif, s'obligeant à faire une sieste chaque après-midi à partir de 13 heures, empruntant un sentier conduisant aux rapides de Kinsuka, visitant le parc Albert et les jardins du frère Gillet, absorbant quotidiennement 35 à 40 centigrammes de quinine, traitant ses furoncles au mercurochrome, jetant un comprimé de permanganate dans son bain, instituant un prix de propreté et de bonne tenue pour les familles chrétiennes méritantes, mettant des jardins potagers à la disposition des ouvriers pour les détourner de la consommation du lotoko, agitant un trousseau de clefs, réveillant des oeufs endormis depuis plus de mille ans, important des camions Dodge, des balances Berkel, des frigos et des radios Philco, des groupes électrogènes Winpower, des pompes Stork, des motocyclettes Cushman, des lampes à pression Coleman et des manchons de rechange pour lampes Aladin, des moteurs hors-bord Scott ou Archimedes, des pneus Dunlop, du whisky écossais, du jambon de Parme, des bouteilles de vieux bordeaux, du fromage de Hollande, des friteuses et des yoghourtières, des jeux de carte et des scrabbles, des raquettes de tennis et des clubs de golf, passant au travers de cercles imaginaires, affrètant un avion-taxi, livrant de sanglants combats, opérant derrières les lignes ennemies, s'engageant sur la passerelle de bois qui enjambe le lit chaotique d'un torrent, empruntant le sentier de gauche jusqu'à un petit tas de pierres servant de balise, se plaignant de migraines et d'insomnie, demandant à son confesseur d'enlever les grillons qui lui gazouillent dans les oreilles, souffrant d'un cancer de la prostate en phase terminale, assassinant Lumumba, ouvrant une bonbonne de gaz et menaçant de faire sauter l'immeuble, prenant la fuite, longeant la voie ferrée, s'engageant sur une piste d'intérêt local, se réfugiant à Brazzaville, attendant l'arrivée des paras belges, déféquant dans son froc



Léopold 2.3 franchissant dix-huit niveaux, gagnant trois vies, jouant au mah-jong avec des dominos d'ivoire, cooptant Mobutu, lui sous-traitant la gestion politique et culturelle de ses intérêts agricoles et miniers, mitraillant Matadi, libérant Stanleyville et Paulis, sautant sur Kolwezi, bombardant les zones infectées par la peste et le choléra, oubliant de porter son casque colonial de 10 à 17 heures et le remplaçant avantageusement par une casquette de base-ball, offrant son expertise, proposant de nouveaux répertoires, des potentiels de croissance élevés, des opportunités d'investissement, des rendements spectaculaires, reprenant les parties de bridge et de tennis interrompues en 1960, changeant de chemise plusieurs fois par jour, se saisissant d’une potion d'eau bénite et s’en aspergeant tout le corps, croquant un pregos au Café de la Paix, jouant aux dames avec des capsules de Tembo et de Simba, se rendant en convoi de trois voitures au lac Ma Vallée ou au domaine de la Nsele, draguant des minettes à l'Inter ou à l'Okapi, terminant la soirée à la Perruche bleue ou au Spikisy, s'achetant des cigarettes et des bouteilles d'alcool dans un magasin de nuit de Kintambo, vendant des usines “clefs sur porte”, des gratte-ciel de verre, des avions de chasse et des missiles "Exocet", obtenant une citation pour services méritoires de la Rotary Foundation, provoquant la baisse des cours des matières premières, surfacturant, surendettant, paupérisant, suggérant l’abandon par l’Etat de ses responsabilités sociales et économiques, dérégulant, privatisant, courant en zigzaguant, abattant des drones de surveillance, n’arrêtant pas de tirer dans l'obscurité sur un adversaire invisible, épuisant ses munitions, changeant ses devises en zaïres à la Procure des Pères de Scheut, jouant à cache-cache poursuite avec les Roulages et les Mobiles, abordant un virage en épingle à cheveux, longeant le fleuve, prenant la direction des chantiers navals de l'Onatra, sautant dans l'eau pour échapper à ses poursuivants, s'attrapant une bonne dizaine de sopisses, se plaignant de migraines et d'insomnie, versant le chlore dans la piscine de sa villa, pique-niquant sur un banc de sable du Stanley Pool, passant le week-end à Moanda, prenant sa dose de nivaquine tous les jours, atteignant une corniche, détruisant les nids, écrasant les oeufs, repérant sur le sol les traces laissées par un troupeau de buffles et se mettant à l'abri dans une plantation de café, préparant une réinsertion avantageuse en métropole, délivrant son C4 à Mobutu qui souffre d'un cancer de la prostate en phase terminale, se cachant dans le faux plafond de la salle de bain, attendant l'arrivée des paras belges, déféquant dans son froc



Léopold 2.4 rechargeant ses flingues, se barbouillant le visage et les bras avec de la cendre de papier journal, gagnant le grand prix d'un concours de grimaces exotiques, remontant les vallées du Maelbeek, du Schaerbeek, de l’Etterbeek, du Leybeek, du Molenbeek et de la Woluwe, remettant une rose à la Reine et serrant la main du Roi, empruntant le bus 54 de Saint-Denis à Saint-Vincent, faisant valoir son expertise africaine, utilisant les nouvelles technologies afin d’accroître son efficacité et sa créativité, incarcérant les demandeurs d'asile dans des centres fermés, réclamant une prime de productivité ou des compensations particulières pour prestations exceptionnelles, faisant poser des doubles vitrages pour ne pas entendre les hurlements des enfants prisonniers, organisant des contrôles de sales gueules sur la voie publique, mettant le feu aux immeubles qui abritent des réfugiés, invitant les Anciens d’Afrique à manger du poulet à la moambe, des bananes plantain et du saka-saka, galopant à bride abattue, captant un signal sonore en provenance d'une planète située au-delà du système solaire, augmentant les loyers des taudis où les travailleurs immigrés se relayent pour dormir, enfermant dans des cages les voleurs à la tire et les sans-papiers en attente d'identification, tirant sur les sources de feu ennemi, combinant plusieurs touches, lançant des coups spéciaux, esquivant de justesse les douloureuses accolades des morts-vivants, accédant à des mondes nouveaux, exploitant les creneaux de l'humanitaire et de l'écotourisme, organisant des séjours en immersion totale dans des villages tropicaux climatisés avec participation aux rites traditionnels et aux palabres, emmagasinant de l'oxygène dans ses poumons, retrouvant toute sa vigueur, participant au rallye Paris-Dakar, aidant une personne âgée de race blanche à traverser la rue et lui offrant de porter son panier à provisions, convertissant des degrés Fahrenheit en degrés Celsius, important des religieuses dévotes, des épouses dociles, des mannequins graciles, des prostituées impubères et des orphelins “beaux comme des anges”, se foulant la cheville en dormant, subventionnant les guerres de l'or en Province orientale, de l'étain au Kivu-Maniema, du diamant au Kasaï, du cuivre et du cobalt au Katanga, se prévalant de la transgression d'une coutume qui interdit la présence de femmes réglées, de matières fécales et d'hommes en armes sur les sites aurifères pour s'approprier une mine artisanale fréquentée par plusieurs centaines de creuseurs, contestant le droit des artistes de s'inspirer de faits réels et de les déformer, déposant à l'OMC une requête en cessation d'actes contraires aux usages honnêtes en matière de commerce, se plaignant de migraines et d'insomnie, recommandant aux personnes sensibles et aux enfants en bas âge de bien fermer leurs fenêtres, de tirer les rideaux et de descendre les volets, d'obturer les lucarnes et les soupiraux, de se barricader à l'intérieur des maisons, de ne pas ouvrir leur porte aux mendiants et aux colporteurs, expulsant les Roms et les Manouches, braquant et butant Saïd Charki, étouffant Semira Adamu et crachant sur son cadavre, retrouvant Yaguine Koïta et Fodé Tounkara dans le train d'atterrissage d'un Airbus de la Sabena, franchissant la ligne d'arrivée, déposant les commande de son engin, relevant la visière de son casque virtuel, enlevant ses gants, faisant rapidement un back-up, remerciant le Seigneur, saluant son public, donnant l'accolade à ses adversaires, invitant les artistes et les chroniqueurs à chanter ses exploits :

Daniel Defoë (naufrageur), Graham Greene (faiseur de pluies), André Malraux (conquérant), Arthur Rimbaud (trafiquant d'armes), Rudyard Kipling (porteur de fardeau), Saint-Exupéry (noctambule), Paul Gauguin (pédophile psychopathe pervers), Jules Verne (aérostatier), Karen Blixen (agricultrice), Georges Rémi (chef de patrouille), Philippe Lambillon (bourlingueur), Pierre Loti (correspondant de guerre au Vietnam), Werner Herzog (mélomane), Michel Leiris (ghostbuster), Joseph Conrad (cardiologue), Ernest Hemingway (détenteur d'un permis spécial pour la chasse à l'éléphant), Michel Sardou (africaniste), Omer Marchal (ardennais).


* A propos de Léopold II, on peut aussi, dans Anaco 3, cliquer sur:

La Belgique tintiniste - Etouffée par deux gendarmes, achevée par un curé

Didier de Lannoy
La Belgique tintiniste

1998-2005
Extraits - En vrac

Etouffée par deux gendarmes, achevée par un curé


à Arumum Sivasampu Esan
à Herman Boon
à Johan Vande Lanotte, Louis Tobback et Luc Van den Bossche


Un aumonier catholique de l'aérogare de Zaventem et du camp de déportation n° 127 bis de Steenokkerzeel, situé à proximité des pistes de décollage, spécialement investi, outre les tâches pastorales générales énumérées aux canons 528 et 529, de sept fonctions définies au canon 530 consistant notamment en l'administration de certains sacrements, la célébration de divers rites et l'octroi de bénédictions spéciales...

Un aumônier catholique, un ami de la presse, désire s'exprimer à propos de la mort de Sémira Adamu, invite les journalistes à l'interroger sur ce sujet d'actualité, se déclare ému par la détresse de deux gendarmes belges, complètement traumatisés...

Un aumônier catholique cherche, trouve et dit les mots justes:

- Je garde au coeur une vraie plaie...


Un aumonier national, servant des gouvernements en place, protecteur de la race blanche, rempart de la foi chrétienne, portier de la propriété privée, sentinelle de la pureté du sang, concierge des frontières de l'Europe, vigile de la monnaie unique et du Mur de Schengen...

Un aumônier national, gardien du sol, des langues et des coutumes des peuplades belgiques harcelées par les hordes barbares descendues des montagnes d'Illyrie ou fuyant les royaumes de Nubie, de Méroë, de Kanem ou du Kongo...

Un aumônier national offre son assistance psychologique et religieuse à deux gendarmes, en service commandé, dûment instruits et formés à cet effet par le Ministre de l'Intérieur et l'Office des Etrangers

à deux gendarmes

ayant installé de force dans un avion de la Sabena en partance pour Lomé

ayant entravé sur son siège

ayant menotté dans le dos, une jeune fille nigériane de 20 ans

discutant, plaisantant, rigolant

étouffant sous un coussin réglementaire, le mercredi 22 septembre 1998, selon une procédure établie par circulaire administrative, les dires, les rires,les moqueries, les chants, les plaintes, les cris, les sanglots, les crachats, les coups de dents, les gémissements, les râles, les soubresauts, les yeux, le souffle, la vie de Sémira Adamu, demandeuse d'asile, arrivée à Zaventem le 25 mars 1998, en provenance du Togo:

- Respect, amour, humilité !


Un aumonier national-catholique, un défenseur des droits de l'homme-flic, blanc, belge et chrétien, se déclare attaché à rechercher la "part du Christ", chez Johnny, gendarme de Zonhoven, assassin d'Etat

discutant, plaisantant, rigolant

faisant l'objet d'un suivi spirituel et thérapeutique approfondi

ayant des enfants qui n'osent même plus se rendre à l'école

ayant une soeur qui vient de perdre son mari:

- un très chic type ! très affecté par la mort de son beau-frère ! décédé d'un cancer ! à 44 ans ! un jour seulement après cette sale histoire ! et placé, depuis lors, en congé de maladie...


Un aumonier patriote, un renifleur de petites culottes de religieuses ménopausées, déclare avoir mené sa petite enquête personnelle, vouloir faire le point et se démarquer du tapage généralisé, prendre de la distance, relativiser, remettre les choses à leur place, dire des mots justes...

Un aumônier patriote, un collaborateur occasionnel et bénévole de l'Office des Etrangers, des régimes de Pétain, de Pinochet, de Mobutu ou de Sani Abacha, insultant une morte, souillant sa mémoire, shootant dans son cadavre, se masturbant sur son cercueil...

Un aumônier patriote, un cancrelat, un malveillant, un veule et un nuisible, un héros du courrier des lecteurs de Vlan, un applaudi des congrès du Vlaams Blok et des meetings du Front National...

Un aumônier patriote monte au front, témoigne, enquête, déduit, fait le point, se démarque, justifie, insinue, fustige, laisse entendre, cherche, trouve et dit les mots justes

aussitôt relayé par les journalistes larbins, l'Office des Etrangers, la police des bidets, le consul de Belgique à Lagos ou à Ibadan

et le Ministre de l'Intérieur en personne (probabilisant dans le Standaard du 6 novembre1998)


Un aumônier patriote et un ministre socialiste assassinent pour la deuxième fois une jeune fille nigériane de 20 ans, étouffée sous des mots justes:

- Une salope, une poufiasse, une menteuse, une affabulatrice, une raconteuse d'histoires confuses et imprécises, une scénariste sans talent !

- Une musulmane, une protestante, une convertie, une opportuniste !

- Une manipulatrice, une haineuse aimant se moquer du pouvoir et narguer l'autorité !

- Et d'ailleurs sa cousine, celle qui lui a fourni son billet pour la Belgique, aurait déjà été condamnée en Italie pour trafic de drogue ! Et le mari de la cousine, un italien, serait bien connu dans les milieux de la prostitution !

- Une fille publique de l'Evangile ! que nous avons aidée, de toutes nos forces, à échapper à un bien triste destin...


Sémira Adamu, jeune fille de 20 ans, étouffée par deux gendarmes, achevée par un curé national et par un ministre socialiste.

La Belgique tintiniste - Dancing the Apocalypse in Congo

Didier de Lannoy
La Belgique tintiniste

1998-2005
Extraits - En vrac


Dancing the Apocalypse in Congo

(ddl-021217) (071204)



Très grosse colère du chauffeur du bus 54 arrivant de la Porte de Namur (où il avait accepté) (pour deux arrêts seulement !) (nonobstant la défonce du bonhomme) (pleine) (d’embarquer un passager en provenance de Stuyvenberg) (la station de métro des fantômes poussiéreux de l’ancienne Belzic) (cléricale, coloniale, royaliste, tintiniste, unitaire et francophone) (avec changement à Arts-Loi) et se dirigeant vers la place Saint-Denis.

- Comment ça ? Un bonhomme que je viens à peine de déposer à la place Fernand Cocq ? Et qui traverse la rue pour aller boire un verre à La Régence ? Sous mon capot ? Impunément ? Ou qui va se faire coiffer chez Sarah ? Sans avoir pris rendez-vous une semaine à l'avance ? Ou s’acheter une pitta libanaise au Snack Délice ? Comme un zombie ? Juste avant la Cabane 1, l’Alliance et l’Amour fou2? Et qui m’empêche de tourner à droite ? Et de m’engager dans la rue Mercelis ? Je l’écrase !

Dans la poche intérieure de la veste de cuir (déchirée et maculée de sang poisseux) de l’infortuné piéton (mâchoire arrachée, bras cassés, tête reliée au reste du corps par des élastiques, quelques tiges métalliques et des lambeaux de tissus), un voleur à la tire retrouve (merde alors, c’est vraiment pas mon jour !) un trousseau de clefs (avec canif et coupe-ongles), un moignon de baguette et un extrait du n°47/2001 (suppl.) du Bulletin des séances-Mededelingen der zittingen de la Koninklijke Academie voor Overzeese Wetenschappen-Académie Royale des Sciences d’Outre-Mer contenant le texte d’une communication de Filip De Boeck, « Dancing the Apocalypse in Congo : Time, Death and Double in the Realm of the Apocalyptic Interlude ».

- La Belzic, dites-vous ? La Belzic a disparu ?
- Comment ça ? Mais vous n’êtes pas au courant ? La Belzic est un vieux bistrot qui va bientôt fermer !
- Meuuuunon ! La Belzic est une province du Congo qui a fait sécession en 1960 !






1 Fermée depuis ou pour toujours.

2 L’ancien Conseil, non ? Où Dieudonné Ngangura
- Mais non ! Il choisira La Régence !
ne tardera pas à installer la salle d’attente de sa nouvelle maison de production, non ?





La Belgique tintiniste - L'enfant de la bordelle

Didier de Lannoy
La Belgique tintiniste

1998-2005
Extraits - En vrac



L’enfant de la bordelle


Un avis d'arrivée glissé dans la boîte aux lettres du 83, rue des Champs Elysées à Ixelles-Elsene. N°3497. Envoi insuffisamment affranchi. 92 cents. A payer au bureau de poste de la chaussée de Boondael. Ou de la chaussée d’Ixelles ? Dans les 15 jours.
- De quoi s'agit-il ? D'où ça peut-il bien venir ? De la République Démocratique du Congo, dites-vous ? Une lettre de Kinshasa ? Une lettre-paquet postée depuis près de vingt ans dans une enveloppe brune à bulles ?

Quelqu'un tambourine à la porte d'entrée.
- Je suis le fils de ma mère et je suis venu tuer Tintin !
- Qui ça peut-il être ? Un dingue ? Un agité ? Un voyageur ? Quelqu’un qui est arrivé hier soir du Congo, dites-vous ? Par Hewa Bora ou par SN Brussels Airlines ?

On est interpellé. Brutalement. Par des gens sans éducation.
- Si j'ai coupé les mains des réfractaires ? Au temps de Léopold II ? Du temps des Oncles ?

On est invité à s'expliquer et à se justifier. Grossièrement. Avec violence.
- Si j’ai mangé des pommes de terre tous les jours de la semaine ? Et des carottes et du chou ? Si j’ai brouté le pissenlit et grignoté le rutabaga ? Si j’ai chassé l’écureuil et le moineau ? Si je suis né en Tongrie ? Si j’habitais une cité lacustre dans les Fagnes ? Si j’ai été interne chez les bons pères de Godinne ou chez les trappistes de Westmalle ? Si j’ai émigré en Afrique centrale pour échapper aux mines du Limbourg, de Liège ou du Hainaut ? Ou aux carrières du Namurois ? Ou au service militaire dans une caserne d’Euskirchen ou de Düren ? Ou à la prison pour faits de mœurs ? Ou au chômage ? Et pour trouver du travail ailleurs ? Si j'ai vécu « là-bas » avant l'Indépendance ? Si j’étais colon, agent territorial ou scheutiste ? Ou après l’Indépendance ? Si j’étais coopérant technique, agent de société ou consultant de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international ? Si j’ai apprivoisé des chiens et des chats sauvages pour me protéger des simbilikis, des mbukulus et des mpukus (refusant de se laisser affamer par les planteurs et castrer par les missionnaires !) qui pillaient les champs dont je m’étais déclaré propriétaire ? Si j’ai fait œuvre de civilisation ? Si j'ai "mis des chaussettes à un Noir" pour attirer les bêtes fauves ? Au Congo ? Belge de chez belge ? Aux temps flamands ?

On est appelé à se justifier devant une commission parlementaire.
- On n'allait quand même pas laisser un excellent bizness d’autant d’années être détruit par la politique haineuse d'un seul homme, quoi !

Sans ménagements.
Malgré tout le bien qu’on a pu faire.
- Va laver ton cul, malpropre !

Malgré les témoignages élogieux d’un évêque in partibus et d’un provincial des Jésuites à la retraite. Malgré le certificat de bonne origine et de bonne nationalité délivré par la commune d’Ixelles. Malgré l’attestation de non-fécondité établie par un médecin-militaire préposé au service de la Sûreté de l’Etat et de la tranquillité de ses agents.

On est interpellé et harcelé par des gens à qui on n'a même pas été présenté.
- Si j'ai transporté 40 mitraillettes et 40 grenades de Léopoldville à Brazzaville en août 1960 ? Si j’ai testé des armes prohibées dans des sites suspects ? Si j'ai disposé de fonds secrets ? Si j'ai fait assassiner Lumumba, Okito, Mpolo ? Inventions ! Amalgames ! Confusions lamentables ! Si je suis directement ou indirectement impliqué dans des trafics de cuivre, de cobalt, de diamant, de cadmium, d’uranium, de pétrole ou de coltan (que sais-je !) ? Si j’ai contribué directement ou indirectement à financer la guerre civile à l’Est et au Nord du pays ? Affabulations grotesques ! Il n'a jamais été question de cela !

Quelqu'un gratte à la porte de mon appartement. Quelqu’un cherche à entrer dans ma chambre. Ou dans la salle de bain blindée que je me suis fait aménager à l’arrière.
- Vous êtes quoi ? Vous êtes qui ? Vous venez du Congo ? Et qui c’est qui vous envoie ?

Doit-on retrouver la mémoire ?
- L'enfant de quoi, vous dites ? Et vous prétendez que votre mère était une sainte et que je suis votre père et que vous êtes mon fils ? Et vous dites que vous vouliez absolument me retrouver ? Et vous affirmez que c’était, pour vous, une question très importante ?

De toute urgence.
- Et vous exigez que je me soumette à un test de paternité ? Vous êtes l'enfant de la bordelle, me dites-vous ? En quoi cela me regarde-t-il ? Et qui s'est cru autorisé à vous communiquer mon nom et mon adresse ? Vous vous trompez de personne, jeune homme !

Quelqu'un téléphone. Une voix menaçante.
- Toi, je t’aurai ! Tu n’as plus assez la force, tu vieillis, tu vas bientôt mourir !

Dans la nuit de samedi à dimanche. Entre deux et trois heures du matin.
- Mais enfin quoi ? Qu’est-ce que vous me voulez encore ? Disposez-vous d’un permis de tapage nocturne ? Et qu'est-ce que vous me racontez là ? J’hallucine ! Et qui s’est permis de vous transmettre mon numéro de téléphone ? Et si j'ai fréquenté Madame votre mère ? Au Zaïre ? Du temps de Mobutu ? Mais, bien sûr que je l’ai aidée, Madame votre mère ! Quelquefois ! Trop souvent ! Madame votre mère et tant d’autres étudiantes nécessiteuses, veuves désargentées, divorcées et religieuses, mères de familles nombreuses et femmes célibataires dans le besoin que j’ai discrètement soutenues lorsqu’elles m’en ont prié (les loyers en retard, le minerval des enfants, les cahiers et les uniformes, les craies blanches ou de couleur que les élèves devaient fournir à leurs professeurs, le ticket du bus ou la course de taxi, les factures de la Snel et de la Regideso, les wax et les chaussures, les nzungus et le makala, les fauteuils et les rideaux, les matangas et les communions !). A Luozi et à Lubumbashi. A Goma et à Kikwit. A Mbandaka et à Kananga. A Isiro et à Lodja. A Idiofa et à Kisangani. A la piscine de l’ex-OUA ou à celle de la Nsele. Au Self Control ou à la Perruche bleue. Chez Tonton Mbaki et chez Mama Kulutu. Et partout ailleurs. Avec Soum et Victor (avec un c !). Avec Alain, Hubert, Dany, Daniel et David. Avec Jean-Claude et Justin-Marie. Avec Jan-Kuk, Otton, Luambo, Sombo, Guy et Adu. Avec Fanon et Kimungu. En compagnie de tant d’autres morts qui ne voudront pas non plus témoigner. On était plusieurs à la monter, Madame votre mère ! On prenait du bon temps et on la payait pour ça ! Et on lui offrait à boire ! Et quand on était particulièrement content de ses services, on la reconduisait jusqu’à Yolo-Sud, Ndjili ou même Kimbanseke et on lui achetait du cabri grillé (avec du pili-pili poussière !) sur l’avenue de la Victoire. Ou des kamundele (les meilleurs kamundele de Kinshasa !) (préparés par une jeune maman à l’entrée d’une boîte de nuit du camp Kauka !) (surtout fréquentée par les officiers de l’armée et les agents de différents services de sécurité). Pour vider nos sacs, quoi ! Et soulager nos crampes ! Monter au Plafond ! Gagner le Paradis ! Et certainement pas pour recomposer une gentille petite famille mononucléaire, zaïro-belge, judéo-chrétienne, néo-coloniale, avec deux ou trois enfants confiés à la garde d’une cousine-bonniche ! Avec un chauffeur-garde du corps, un maître d’hôtel, une sentinelle et un aide-cuisinier faisant également fonction de lavandier ! Et d'ailleurs ce n'était pas un très bon coup, croyez-moi, votre bordelle de mère : elle ne souriait jamais (souris, quoi ! souris la bouche pleine ! souris quand tu me suces ! souris quand je t’encule ! les putes doivent toujours sourire quand on les baise ! c’est pour ça qu’on les aime !). Et on ne peut quand même pas me tenir rigueur d’avoir entretenu une relation sexuelle épisodique et non exclusive avec une femme d’occasion ! Une vieille de 24-25 ans ! Aux seins secs ! Et déjà mère de deux enfants kwashiorkorés ! Et dont la tante, la petite sœur de 15 ans et demi (vachement plus bandante) (aux fesses et mamelles vachement plus rebondies !) (et dont la minijupe et la brassière débordaient vachement de toutes parts !) (une vraie bulawayo, quoi !) et la cousine étaient aussi londoniennes qu’elle ! Et de ne pas lui avoir proposé un arrangement ! Ou de ne pas lui avoir imposé un avortement à l’occasion d’une mission à Bangui, Kampala, Kigali, Bujumbura, Lusaka, Luanda ou Brazzaville ! Et un enfant, ça se fait à deux, non ? Et ça ne se fait pas dans le cul des chrétiens ! Derrière le dos des gens, quoi ! Jamais ! Et vous, dites-moi, vous êtes un quoi maintenant ? Et vous êtes un comment ? Et vous êtes un pourquoi ? Et qui se cache derrière vous ? Qui vous finance ? Qui a payé votre ticket ?

Sifflets. Bruits de casseroles. Concert de klaxons. Lancement de fumigènes. Feux d’artifice. Crépitement de pétards. Flashes. Hallucinations. Trépignement des araignées enfermées depuis plus de vingt ans dans des boîtes d’allumettes. Explosion des lentes autour des oreilles. Ouverture des mollusques bivalves. Réveil des lépidoptères nocturnes. Grossissement des acariens. Libération des morpions. Essaims de guêpes et colonnes de fourmis sortant des bocaux à confitures et des sacs de sucre en provenance de Kwilu-Ngongo. Eczémas. Purits. Zonas. Attaques parasitaires effroyables.
- Va laver ton cul, j’te dis!

Dois-je retrouver la mémoire ? Dois-je me laisser envahir par un remords puant ? Dois-je balayer devant ma porte ? Dois-je témoigner ? Dois-je « coopérer » ? Dois-je plaider coupable de crime contre l’humanité ? Dois-je me laisser bloquer dans une encoignure ? Dois-je perdre mon honneur et ma réputation ? Et mon portefeuille aussi ? Dois-je me laisser escroquer ?
- Enfant du carnaval ! Défaut de fabrication ! Dégât collatéral ! Faute ya motuka ! Balle perdue ! Harcèlement moral ! Entreprise de déstabilisation ! Terrorisme sexuel ! Manipulation génétique ! Destinataire inconnu ! Dysfonctionnements graves ! Coup monté ! Mise en scène ! Arnaque imaginée par une mère indigne ! Et en quoi suis-je aujourd’hui responsable du fait que vous soyez devenu un orphelin du sida ? Il fallait mieux protéger votre investissement. Il fallait surveiller votre gagneuse de mère. Il fallait interdire à votre pouffiasse de mère de sortir dans les flamingos et de danser presque nue, en se contorsionnant, devant des comptoirs de visages pâles et suants, joueurs de poker menteur et buveurs de pils et de whisky. Il fallait lui proscrire la consommation de bangui (il existe d’autres désinhibiteurs et médicaments contre la faim et la misère, non ?) (et on trouve de tout sans ordonnance dans les pharmacies de Kinshasa, non ?). Il fallait l’empêcher de consulter les féticheuses, les ngangas et les pasteurs (si l’on doit absolument rêver d’une vie meilleure, mieux vaut jouer aux courses, faire de la politique ou acheter un billet de loterie, non ?). Il fallait l’obliger à prendre la pilule tous les jours (avec sa kwanga et ses beignets !) (e bongo !). Et lui apprendre à ne pas confondre rince-doigts et préservatifs, gouines et travestis, cunnilingus et lapsus linguae, gisements aurifères et tibias d’iguanodons.

Appels téléphoniques malveillants.
- Je t’aurai, toi ! Tu es mort, toi !

Membres de la commission préparant leurs conclusions finales. Portières claquant au milieu de la nuit. Sonos tonitruantes. Sonnettes de vélos. Cris de colère. Hurlements de douleur.
- Confusions ! Inventions ! Racontars !

Nouvel enjeu. Défi à relever. Folie. Dépression. Mémoire à retrouver.
- C’est un fait divers malheureux ! Il n'a jamais été question de cela !

Emeutes. Manifestations. Tribunal de rue. Bain de sang social. Marche aux flambeaux. Vents violents. Tempêtes dévastatrices. Larges masses populaires se rassemblant sur la place Flagey et sur la place Fernand Cocq, empruntant la chaussée d’Ixelles, envahissant la rue Van Elewijck, la rue de l’Ermitage et la rue de Hennin, remontant et descendant les Champs Elysées aux cris de « dehors ! buiten ! fuera ! longwa ! dehors ! buiten ! fuera ! longwa ! », brandissant des drapeaux soufflant dans des sifflets scandant des slogans vengeurs « tolingi tomoma ye lisusu te ! que se vaya ! Alongwa »
- C’est une stupide erreur de jeunesse, quoi ! Il faut comprendre, quoi ! Je ne me souviens plus de rien, moi ! On pourrait s’arranger, non ? Combien voulez-vous ? Vous prenez aussi les euros ou seulement les dollars ? Quel est le cours de change ?

A-t-on fait un enfant à une pute ? L’effroi nous a-t-il aveuglé ? A-t-on oublié toutes ses valeurs ? A-t-on eu peur de se faire immédiatement débarquer par une mignonne-allons-voir-si-la-rose croyant encore en la totale innocence du jardinier charmant qui lui contait fleurette ? Pour imposture et indignité ? Pour vagabondage sexuel ? A-t-on eu peur de tomber d’un piédestal sans parapet ni balustrade ? Ou d’être jeté dans l’escalier par ses enfants légitimes ? Poussé par l’obsession de ne pas être victime, est-on devenu bourreau ? N’est-on qu’une infâme pourriture ? Pour toujours ?
- Affabulations typiques des milieux diplomatiques ! Je suis formel ! Vous vous trompez de dossier ! Vous vous trompez d’individu ! Vous vous trompez d’adresse ! Vous vous trompez de bouton de sonnette ! Je ne suis pas propriétaire de mon appartement. Je ne suis pas un véritable Oncle. Je ne suis que le vague petit cousin d’un Oncle véritable. Je ne suis qu’un pauvre journaliste culturel sans ordinateur portable, sans affiliation à la Fédération des Mutualités Socialistes du Brabant, sans statut économique clairement défini et sans reconnaissance sociale assurée. Je n’ai jamais fait que ce qu’on me demandait de faire. Je ne possède même pas deux domaines de chasse de plusieurs milliers d’hectares en Afrique du Sud ou dans le sud de la France. Je ne sais pas qui prétend cela, pour faire plaisir à qui, mais c'est faux ! C’est faux ! C’est entièrement faux !

Est-on devenu complètement révisionniste ?
- Toi, je t’aurai !

L’enfant de la bordelle se disputera-t-il avec son père sur le pas de la porte du 83, rue des Champs Elysées à Ixelles-Elsene dans la nuit de samedi à dimanche ?
- Je suis le fils de ma mère et …

S’emparera-t-il d’un poupou à canon scié dissimulé dans un sac à dos ? Allumera-t-il son polygame de père de trois coups de tonnerre (à la demande conjointe de la première épouse, de l’ancienne maîtresse, de la compagne actuelle et de l’ensemble des enfants de toutes ces personnes-là !) ? Sera-t-il écroué à l’annexe psychiatrique de la prison de Forest ? Ou retournera-t-il son arme contre lui et mettra-t-il fin à ses jours ? Ou sera-t-il suicidé par la police de l’immigration pendant sa garde à vue ?
- Je suis le fils de ma mère et j’ai tué Tintin, mon oncle ! qui a fourré ma mère. A fond.

Un sac à dos sera-t-il retrouvé sur les lieux du crime contenant du papier à cigarettes, un chiffon graisseux, des poussières de chanvre et une poire de poudre noire ?
- Et qui l’a farcie, ma pauvre mère. Comme un liboke ! Et puis qui l’a bwakée, ma mère, comme on se débarrasse d’une pelure de kwanga ! Lokola mobobe ! En la jetant dans un caniveau.

Ni l’Archevêché de Bruxelles-Malines, ni le Palais de Laeken, ni le Ministère des Affaires Etrangères, ni l’Académie Royale des Sciences d’Outre-Mer, ni la Société Générale, ni l’Union Minière, ni le Bureau de l’Enseignement Catholique, ni le Fonds Médical Tropical, ni le Musée de l’Afrique Centrale, ni la Coopération Technique Belge, ni les Organisations Non-Gouvernementales de développement, ni la Société Civile, ni les Mafias Humanitaires, ni la Bibliothèque Royale, ni les Archives Générales du Royaume, ni la Bibliothèque Africaine, ni le Centre d’Etudes et de Documentation Africaines, ni les Universités libres et officielles, ni l’Association des Africanistes, ni le Parquet fédéral, ni la Zone de Police de Bruxelles-Ixelles, ni la Commune d’Ixelles-Elsene ne souhaiteront infirmer, confirmer ou commenter ces informations grotesques.
- Qui ne sont, à dire vrai, que des pets de chiottes et des tags d’urinoir, voilà tout ce que nous en pensons !